top of page

LES MILIEUX NATURELS

 

L’intérêt écologique du site réside principalement dans la diversité des milieux naturels rencontrés : landes sèches, landes humides, tourbières acides, marais alcalin, boisements tourbeux, chênaie, prairies variées…

Unités paysagères

(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

© Aquarelle : C. Lecoq

 

Au fil des saisons, les paysages se modifient, adoptant des couleurs variées en fonction des floraisons : camaïeu de roses pour les landes à bruyères, jaune éclatant des narthécies dans la tourbière acide, multiples tons de vert dans la roselière… Dans les boisements de saules et aulnes, royaume des mousses et fougères, plane une ambiance feutrée, furtivement animée par le passage d’un lièvre ou d’un râle d’eau discret.

 

Plus de 10 habitats naturels d’intérêt communautaire (décrits dans l’annexe II de la directive européenne Habitats Faune Flore 92/43/CEE) y ont été décrits, dont les marais calcaires à marisque, les tourbières hautes actives, les tourbières de transition et tremblants, les dépressions sur substrats tourbeux, les landes humides à bruyères à quatre angles…

Diversité de milieux...

LA FLORE

 

La tourbière de Mathon est connue depuis fort longtemps pour son intérêt floristique. De nombreux botanistes (L. Corbière, C. De Gerville, et plus récemment M. Provost, J.M. Géhu, B. de Foucault, C. Zambettakis) s’y sont aventurés, attirés par l’incroyable richesse floristique concentrée sur un si petit espace.

 

Ainsi, plusieurs listes d’espèces ont été établies et actualisées depuis le XIXe siècle. Depuis 1826, plus de 430 plantes vasculaires y ont été mentionnées. L’état des lieux des connaissances en 2015 permet de lister 320 taxons de plantes vasculaires actuellement présents sur le site (dont 306 spermatophytes ou plantes à fleurs et 14 ptéridophytes ou fougères).

Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) Dessins : © M. Barrioz

La réserve naturelle de la tourbière de Mathon héberge une flore typique des habitats tourbeux et des landes à bruyères. Près d’un quart des espèces présente un statut de rareté notable (assez rare à très rare), pour la plupart inféodées aux tourbières acides et alcalines. Dix d’entre elles bénéficient d’un statut de protection au niveau national ou régional, dont la grande douve (Ranunculus lingua) et le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia).

 

Les Bryophytes (= mousses et hépatiques) ont fait l’objet de plusieurs inventaires (A. Lecointe & S. Déperiers, S. Stauth) depuis les années 1990. Une centaine d’espèces sont actuellement connues, dont une douzaine de sphaignes parmi lesquelles peut être citée la rare Sphaigne squarreuse (Sphagnum squarrosum). Près d’un tiers des Bryophytes inventoriés dans la réserve naturelle présente un statut de rareté notable (assez rares à très rares) au niveau régional.

LA FAUNE

(Survoler les images et cliquer pour agrandir)

Connue avant tout pour sa flore, la Réserve Naturelle de la tourbière de Mathon héberge une faune riche et variée, à l’image de la diversité des habitats naturels qui peuvent y être rencontrés. La zone humide (tourbières acide et alcaline, saulaie tourbeuse) accueille de nombreuses espèces à forte typicité, bien souvent strictement inféodées aux milieux tourbeux pauvres.

Argiope  de bruennichi

ou Argiope fasciée 

(Argiope bruennichi) 

Dessin Â©  C. Lecoq

Les insectes

 

De nombreux inventaires et suivis faunistiques ont été menés depuis la création de la Réserve Naturelle, grâce à la contribution de divers spécialistes. Les invertébrés ont fait l’objet de multiples études (Fouillet Ph. 1991 & 1996, GRETIA 2002, 2008, 2013…), listant près de 1300 taxons ! Ainsi plus de 160 araignées ont été recensées sur le site dont 125 uniquement dans le bas-marais acido-alcalin. Principalement liées aux eaux acides, stagnantes et peu profondes, les odonates sont bien présentes, avec une vingtaine d’espèces citées dont plusieurs considérées comme peu communes dans le département de la Manche telles l’agrion délicat ou l’orthétrum bleuissant. La tourbière de Mathon héberge également plus de 350 espèces de coléoptères terrestres et aquatiques, une vingtaine d’espèces d’orthoptères (criquets, sauterelles et grillons), 140 espèces de diptères (= mouches) et près de 300 espèces de lépidoptères (= papillons) !

Les mollusques

 

Plus de 40 espèces de gastéropodes ont été inventoriées (Barrioz M., 2001), le boisement humide (aulnaie-saulaie) et les prairies sèches apparaissant particulièrement riches pour ce groupe.

Grenouille de Lessona 

(Pelophylax lessonae) 

Dessin Â©  C. Lecoq

 Les amphibiens & les reptiles

 

Les mares et fossés du site sont appréciés des amphibiens, qui font l’objet d’un suivi annuel. Si les grenouilles vertes (Rana kl esculentus et surtout Pelophylax lessonae) sont abondantes sur l’ensemble de la Réserve Naturelle, le crapaud commun et le triton palmé se reproduisent surtout dans les dépressions en eau du marais. Il est également possible d’y observer, au printemps, les ballons de ponte de la grenouille rousse. Quatre espèces de reptiles vivent au sein de la RNN de la tourbière de Mathon (lézard vivipare, orvet, couleuvre à collier et vipère péliade) ; un protocole de suivi annuel permet d’estimer l’état des populations.

Rousserolle effarvatte 

(Acrocephalus scirpaceus) 

Dessin Â©  C. Lecoq

Les oiseaux

 

Les suivis menés régulièrement par le Groupe Ornithologique Normand à la demande du CPIE du Cotentin, permettent de lister plus de 70 espèces d’oiseaux fréquentant le site pour y nicher et/ou pour s’y nourrir. Le bas-marais est particulièrement intéressant pour ce groupe, offrant gîte et couvert à de nombreux passereaux paludicoles tels les rousserolles effarvate et verderolle, le phragmite des joncs, le bruant des roseaux, la cisticole des joncs, la bouscarle de Cetti ou encore les locustelles tachetée et luscinoïde. Le busard des roseaux peut y être observé en chasse et une dizaine de couples de râle d’eau, au cri d’alerte si caractéristique, y nichent chaque année.

Chevreuils européens

(Capreolus capreolus) 

Dessin Â©  C. Lecoq

Les mammifères

 

Ceinturée presque entièrement de routes et d’habitations, la RNN de la tourbière de Mathon constitue un espace de tranquillité et de repos pour une vingtaine d’espèces de mammifères. Si certains ne sont qu’exceptionnellement observés (blaireau, lièvre…), des indices confirment leur présence régulière sur le site (empreintes, crottes…). D’autres sont fréquemment vus en journée, tels que le chevreuil ou le lapin de garenne.

 

 

 

 

LA FONGE

(Survoler les images et cliquer pour agrandir)

A ce jour, près de 440 espèces de champignons (dont 86 % de Basidiomycètes et 14 % d’Ascomycètes) ont été recensées dans les différents milieux naturels de la Réserve. Les habitats boisés, chênaie acidiphile, aulnaie-frênaie et saulaie humide, présentent les cortèges les plus diversifiés. La tourbière à sphaignes et le bas-marais alcalin hébergent moins d’espèces mais celles-ci sont remarquables par leur haut degré de typicité ; ainsi au moins 8 espèces typiquement paludicoles ont été inventoriées au sein de la zone tourbeuse, dont 2 strictement inféodées aux tapis de sphaignes : Galerina paludosa et Galerina sphagnorum. La présence des bovins en pâture permet le développement de champignons saprophytes coprophiles tels que Coprobia granulata ou Coprinus niveus, observés sur les bouses de vaches.

 

Les prospections menées en 1993 (A. Lecointe et S. Déperiers) et en 2008 (S. Stauth) ont permis d’inventorier au moins 35 espèces de lichens. La lichénoflore de la RNN de la tourbière de Mathon est largement dominée par les espèces épiphytes corticoles (sur les écorces des arbres), bien développées dans les milieux boisés, chênaie acidiphile et saulaie humide. La saulaie et l’aulnaie-frênaie, habitats ombragés et confinés, bénéficiant d’une hygrométrie ambiante relativement stable, sont particulièrement propices. Une espèce considérée comme rare en Basse-Normandie, Usnea rubicunda, se développe dans ce contexte.

 

Les quelques espèces de lichens terricoles appartiennent à la famille des Cladoniacées ; elles se développent dans les landes à bruyères et dans une moindre mesure, dans la chênaie acidiphile, à la base des souches et des troncs pourrissants. Typique des landes hygrophiles, Cladonia portentosa est de loin la mieux représentée, les autres cladonies étant relativement anecdotiques sur le site.

(Survoler les images et cliquer pour agrandir)

bottom of page